01 juin 2022
Le 01 juin 2022
La Vigne en Mai !

Le Laboratoire NATOLI & Associés présente le bilan de l’état de la vigne au mois de mai 2022.

Des conditions de développement très favorables

 

Un mois environ après le débourrement, nous pouvons faire une première pause pour apprécier ce début de saison, nettement plus réjouissant que celui de l’an dernier. Le grand sud a échappé aux gelées et le débourrement s’est bien passé. Le démarrage a quand même été assez tardif par rapport à une campagne 2021 précoce, de 10 jours environ : la tendance a été fraîche en avril, avec un écart à la moyenne des températures de -17°C à +0,2°C sur l’Hérault par exemple.

Sur le plan hydrique en revanche, la situation du « grand sud » est à nuancer: entre le Languedoc et les Côtes du Rhône, deux millésimes distincts semblent se dessiner. Pour rappel, les mois de janvier et février ont été secs partout mais les précipitations de mars et avril en Languedoc vont de 300 à 180 mm selon un gradient d’ouest en est. La situation est tout autre en vallée du Rhône, qui n’a pas bénéficié du dernier épisode méditerranéen et où les cumuls de pluie ne dépassent pas les 80 mm depuis janvier (secteur des Alpilles, Carpentras, Orange, localement 150 mm en sud Drôme et Vaison-la-Romaine).

 

Une sortie prometteuse

 

Malgré ces différences, la vigne est dans une phase de développement explosif : elle pousse vite et de manière harmonieuse. On avait constaté les sorties doubles sur les baguettes en début de saison, elles font aujourd’hui des rangées de ceps touffus qui s’élancent vers le 2ème niveau de fils releveurs. La sortie en grappe très prometteuse : 2 inflorescences régulièrement par rameau sur les plus productifs (les grenaches sont au rendez-vous, mais on l’observe également sur des syrahs, ou chardonnays et viogniers). Ce phénomène est encore plus net sur les vignes gelées en 2021 : même les pampres portent parfois des grappes.

C’est en tout cas la réalité Languedocienne (audoise, héraultaise & gardoise) dont le vignoble s’approche progressivement de la floraison. La situation est localement moins réjouissante dans le Vaucluse et les Bouches du Rhône, où certains vignobles sont plus en peine, en particulier les jeunes vignes dont la croissance est moins dynamique et où les carences azotées sur feuillage sont déjà bien visibles. Outre le manque d’eau pour les vignes, la minéralisation de l’azote se fait mal dans un sol sec, ce qui limite la croissance végétative, voire perturbe la floraison et la nouaison.

 

Une pression sanitaire sous contrôle, mais une floraison à bien encadrer

 

La situation phytosanitaire est très saine pour le moment. Attention cependant aux foyers de black-rot qui se développent localement, régulièrement sur feuilles (mais très rare pour le moment sur grappes).

Le mildiou démarre plus tardivement cette année (sortie des foyers primaires début mai) et la suite dépendra très étroitement de la pluviométrie. Et l’oïdium est toujours là, quoiqu’il arrive !

Dans ces conditions propices, les enherbements (spontanés ou semés) se sont beaucoup développés dans les parcelles et leur gestion est un point clé de la suite de la saison. Les annuelles de printemps terminent leur cycle et il est opportun de stopper leur croissance (roulage, tonte, labour superficiel…) pour limiter leur repousse en juin, période pendant laquelle les sols en surface s’assèchent, et où il faut limiter la concurrence hydrique le plus possible. Dans les secteurs où il a moins plu, les recours aux labours superficiels d’une partie des inter-rangs est encore plus utile pour limiter le développement de l’herbe et limiter les pertes du sol par évaporation. De même, le travail du sol sous le rang reste un enjeu stratégique majeur dans des conditions trophiques limitantes.

Le beau temps, avec des conditions estivales, se poursuit à la fin du mois de mai  : des conditions favorables à la floraison et à la nouaison. Le retour de la pluie sera tout de même espéré après cette étape clé de la saison…