Un début d’année prometteur :

En Languedoc, le millésime 2025 a débuté sous les auspices d’une année plus classique avec peu de gel (hormis dans l’est du Gard). Le mois de mars a été marqué par des températures en dessous des normales saisonnières, retardant le débourrement et protégeant une grande partie du vignoble.

Les précipitations, assez régulières, ont permis de recharger en grande partie les nappes phréatiques. Cette météo a ainsi favorisé une bonne croissance du végétal.

Le réchauffement, observé dès le mois de mai, associé à une bonne réserve en eau des sols ont contribué à stimuler la floraison.

La saison n’a pas non plus été de tout repos au vignoble : la vigueur observée et les pluies régulières ont maintenu une pression constante des maladies cryptogamiques, à laquelle ont dû faire face nos vignerons pour maintenir un bon état sanitaire général.

Un été comme bascule régulière en Languedoc-Roussillon :

L’arrivée de l’été a été marquée par les premiers signaux d’un nouveau millésime finalement atypique.

En effet, une première vague caniculaire a frappé le vignoble de la région dès la fin du mois de juin.  À posteriori, celle-ci a déjà pu jouer sur les rendements observés en fin de campagne.

Le retard a ensuite été rattrapé et, malgré des épisodes orageux en juillet – qui se faisaient rares ces dernières années –, un millésime précoce s’est alors annoncé.

Les évènements du mois d’août ont marqué les esprits à cause de leur intensité.

Le premier a été, incontestablement, les incendies observés dans l’Aude, qui ont détruit plus de 17 000 ha, et qui ont profondément transformé le paysage des Corbières. Fort heureusement, nos vignerons partenaires situés sur ce terroir ont été peu impactés.

Aux alentours du 15 août, c’est alors l’ensemble de la région qui a été affecté par un épisode caniculaire. Cet évènement a ainsi précipité la maturation des raisins les plus précoces, notamment les blancs, et il a fortement influencé le volume récolté.

Sur les zones littorales, nos vignerons partenaires ont vendangé une bonne partie des cépages précoces (muscat et sauvignon) avant le 15 août. L’ensemble des blancs IGP, les premiers rosés et les rouges précoces (pinot et merlot) ont ensuite été récoltés jusqu’au 25 août.

La fin du mois a été plus contrastée selon les départements. En effet, les zones du Pic Saint Loup et du Piémont ont été plus arrosées que le sud de la région.

Le mois de septembre a été balayé entre pluies et soleil, ce qui a permis de laisser mûrir les zones en coteaux et AOC, laissant présager un millésime prometteur en cave.

Des volumes moins importants mais une qualité au rendez-vous: 

Les premiers jus dégustés laissent entrevoir un millésime plein de promesses.

Les blancs ramassés tôt ont réussi à conserver leur typicité et tonicité recherchées. Les profils plus ronds « réserve » commencent à exprimer pleinement leur potentiel après deux mois d’élevage.

Concernant les rouges, les petits rendements observés ont permis de concentrer les matières. Les extractions ont été douces pour donner des vins plus généreux et charnus.

Conclusion :

Ainsi, le millésime 2025 en Languedoc-Roussillon s’inscrit dans la lignée des années marquées par les défis climatiques. Entre épisodes caniculaires répétés, orages localisés, incendies dévastateurs et vigilance sanitaire constante, les vignerons ont dû faire face une nouvelle fois à un vignoble mis à l’épreuve.

Si les rendements s’affichent globalement en recul, les premières dégustations laissent présager un millésime prometteur.  

Au-delà des chiffres, ce millésime rappelle surtout que la force du vignoble languedocien repose sur la persévérance et l’effort constant de ces vignerons passionnés, toujours déterminés à révéler le meilleur de ce terroir.